Les Ateliers du Plessix Madeuc
Works produced during artist's residency - Les Ateliers du Plessix Madeuc, Dinan, France. 25sep.-12dec. 2017
Exposition There is a garden
Avec Toba Yang et Tatiana Pozzo di Borgo.
There is a garden que l’on pourrait traduire par « Il y a un jardin » est le titre d’une chanson de Felix Kubin & Coolhaven*.
Ce titre définit le rapport que les artistes en résidence, Toba Yang et Tatiana Pozzo di Borgo, ont entretenu avec les espaces qu’elles ont fréquentés et qui ont influencé leurs travaux pendant les 3 mois de la résidence proposée par Les Ateliers du Plessix-Madeuc.
Toba Yang (née en Chine) et Tatiana Pozzo di Borgo (née en Bretagne) vivent à Paris et ont été touchées par la beauté et la puissance de la nature du Pays de Dinan. L’exposition présente les œuvres produites durant leur séjour au Musée Yvonne Jean-Haffen au port de Dinan.
Le cadre verdoyant et bucolique du jardin du musée, la vue sur la Rance ont été scrupuleusement regardé, étudié et peint par Tatiana Pozzo di Borgo. Sur son chevalet installé au bord de la fenêtre de l’atelier, elle a expérimenté différents supports et formats, pour trouver le meilleur équilibre dans ses œuvres. Dans son travail, l’artiste se saisit du réel qui l’entoure, qu’elle décortique, pour arriver à produire une série, œuvre picturale d’une extrême sensibilité.
Toba Yang, quant à elle, a arpenté les abords de la Rance, jusqu’à la mer, munie de sa tablette numérique. A partir d’une application, elle a dessiné les paysages et les situations qui l’ont particulièrement intéressée et touchée. Ces fichiers numériques servent de base pour ses productions, elle les peint ou les imprime sur différents supports. Les œuvres qu’elle produit, spontanées et très variées, créent un répertoire de forme particulière.
L’accrochage des œuvres permet de créer des échos entre les productions et compose des espaces narratifs.
*There is a garden, Extrait de l’album Suppe Für Die Nacht Félix Kubin & Coolhaven, 2006
Ce titre définit le rapport que les artistes en résidence, Toba Yang et Tatiana Pozzo di Borgo, ont entretenu avec les espaces qu’elles ont fréquentés et qui ont influencé leurs travaux pendant les 3 mois de la résidence proposée par Les Ateliers du Plessix-Madeuc.
Toba Yang (née en Chine) et Tatiana Pozzo di Borgo (née en Bretagne) vivent à Paris et ont été touchées par la beauté et la puissance de la nature du Pays de Dinan. L’exposition présente les œuvres produites durant leur séjour au Musée Yvonne Jean-Haffen au port de Dinan.
Le cadre verdoyant et bucolique du jardin du musée, la vue sur la Rance ont été scrupuleusement regardé, étudié et peint par Tatiana Pozzo di Borgo. Sur son chevalet installé au bord de la fenêtre de l’atelier, elle a expérimenté différents supports et formats, pour trouver le meilleur équilibre dans ses œuvres. Dans son travail, l’artiste se saisit du réel qui l’entoure, qu’elle décortique, pour arriver à produire une série, œuvre picturale d’une extrême sensibilité.
Toba Yang, quant à elle, a arpenté les abords de la Rance, jusqu’à la mer, munie de sa tablette numérique. A partir d’une application, elle a dessiné les paysages et les situations qui l’ont particulièrement intéressée et touchée. Ces fichiers numériques servent de base pour ses productions, elle les peint ou les imprime sur différents supports. Les œuvres qu’elle produit, spontanées et très variées, créent un répertoire de forme particulière.
L’accrochage des œuvres permet de créer des échos entre les productions et compose des espaces narratifs.
*There is a garden, Extrait de l’album Suppe Für Die Nacht Félix Kubin & Coolhaven, 2006
The other side of the world
Elles ont choisi de s’installer ensemble dans le même atelier. Tatiana et Toba ne se connaissaient pourtant pas. C’était donc quelque peu risqué. Malgré la relative intimité de l’espace où elles se trouvaient, elles ont voisiné sans gêne aucune, chacune absorbée par son travail. Sans doute est-ce parce qu’elles sont toutes deux peintres et que leur démarche respective est totalement différente. Le luxe de la peinture est de prendre son temps et celui du peintre de lui donner le sien.
La démarche de Tatiana Pozzo di Borgo... Quand bien même ils sont directement issus d’une réalité vécue, les paysages et les figures de Toba Yang déterminent tout un corpus d’images qui cherchent à en traduire une vision décalée. Non seulement ils sont le prétexte de toutes sortes de dessins préalablement réalisés sur tablette numérique mais elle les recompose par suite avant de s’en servir comme modèles. Dès lors, elle est soucieuse de les faire basculer à l’ordre d’une irréalité, qu’elle les transpose à l’huile sur toile ou qu’elle les imprime sur des supports choisis pour la spécificité de leur texture. Dans les deux cas, l’art de Toba Yang s’inscrit à l’ordre d’une recherche sur la nature même de l’objet tableau, sinon sur ce qu’est une image, en écho à une époque qui en est follement gourmande. Extrait d’une visite by Philippe Piguet |
Series: Together
Etude en comparaison : Chinese Vase
Dessin Numérique
Balade dans la région : Dinan / Dinard / St Malo / St Jacut de la Mer / ...
Vie en Bretagne: Cidre fait maison / La marée/ ...
Vie en Bretagne: Cidre fait maison / La marée/ ...
Tapisserie
Text by Yuán Mù
Suivre le travail de Toba Yang est une aventure. Une aventure dans laquelle on se sent convié par la profusion généreuse des formes, couleurs et matériaux qu'elle emploie. Toutefois, suivre le travail de Toba Yang est une aventure exigeante.
Avant de poser des mots sur le travail d'un artiste, il convient de s'interroger sur les outils que l'on compte utiliser pour y parvenir.
C'est un mot de Paul Celan que Toba Yang avait choisi d'évoquer à propos d' une de ses oeuvres ("Endless good will weaving to me") qui servira de boussole dans cette aventure : "Il n'y a pas de différences de principe entre une poignée de main et un poème."
Comment alors tenter de qualifier la poignée de main de Toba Yang?
Simple
L'artiste aime montrer plutôt qu'expliquer. Les images qu'elle produit ne contiennent aucun signe qui renvoie à quoi que ce soit d'extérieur à l'image. Ni symbole, ni allégorie, rien n'est encodé. On ne trouve pas d'éléments qui pourraient de façon convaincante satisfaire notre appétit conceptuel et notre gout pour l'explication. Ce serait pour l'artiste une facilité, mais la facilité n'est pas assez simple.
Incisive
Car si un portrait, un paysage, deux vaches dans un pré, un vase sont des images qui nous procurent du plaisir dans leurs justesse formelle, quelque chose reste qui ne se résout pas. Quelque chose de difficile à qualifier et que l'on sent parfois en écoutant ses titres. Plusieurs dessins réalisés lors d'une résidence en Bretagne prennent le titre "together". "Autumn comes in shade" est un portrait où une forme étonnante cache un visage. Ce quelque chose est une incision, un trouble dans la légèreté. Une amertume sucrée.
Joyeuse
Parce que l'artiste joue. Et ce jeu est une audace qui nous surprend. Dernièrement elle a choisi l'outil numérique pour dessiner. On contemple alors une suite de 0 et de 1 qui singent la panoplie traditionnelle des pinceaux, brosses et pastels. Le numérique est également reproductible et l'artiste n'hésite pas à décliner sur différents supports ses réalisations, tantôt sur un plexiglass rigide, tantôt dans le drapé d'un tissu polyester sans se soucier de mettre à mal nos à priori d'unicité du médium peinture-dessin.
La joie est peut-être bien la tonalité dominante de cette poignée de main. Ce ne serait pas alors la petite joie, la frivolité, mais plutôt cette grande joie, celle qui réunira les qualités précédemment évoquées et qui ,d'après R.M.Rilke, serait "une frayeur dont nous ne redoutons rien".
Avant de poser des mots sur le travail d'un artiste, il convient de s'interroger sur les outils que l'on compte utiliser pour y parvenir.
C'est un mot de Paul Celan que Toba Yang avait choisi d'évoquer à propos d' une de ses oeuvres ("Endless good will weaving to me") qui servira de boussole dans cette aventure : "Il n'y a pas de différences de principe entre une poignée de main et un poème."
Comment alors tenter de qualifier la poignée de main de Toba Yang?
Simple
L'artiste aime montrer plutôt qu'expliquer. Les images qu'elle produit ne contiennent aucun signe qui renvoie à quoi que ce soit d'extérieur à l'image. Ni symbole, ni allégorie, rien n'est encodé. On ne trouve pas d'éléments qui pourraient de façon convaincante satisfaire notre appétit conceptuel et notre gout pour l'explication. Ce serait pour l'artiste une facilité, mais la facilité n'est pas assez simple.
Incisive
Car si un portrait, un paysage, deux vaches dans un pré, un vase sont des images qui nous procurent du plaisir dans leurs justesse formelle, quelque chose reste qui ne se résout pas. Quelque chose de difficile à qualifier et que l'on sent parfois en écoutant ses titres. Plusieurs dessins réalisés lors d'une résidence en Bretagne prennent le titre "together". "Autumn comes in shade" est un portrait où une forme étonnante cache un visage. Ce quelque chose est une incision, un trouble dans la légèreté. Une amertume sucrée.
Joyeuse
Parce que l'artiste joue. Et ce jeu est une audace qui nous surprend. Dernièrement elle a choisi l'outil numérique pour dessiner. On contemple alors une suite de 0 et de 1 qui singent la panoplie traditionnelle des pinceaux, brosses et pastels. Le numérique est également reproductible et l'artiste n'hésite pas à décliner sur différents supports ses réalisations, tantôt sur un plexiglass rigide, tantôt dans le drapé d'un tissu polyester sans se soucier de mettre à mal nos à priori d'unicité du médium peinture-dessin.
La joie est peut-être bien la tonalité dominante de cette poignée de main. Ce ne serait pas alors la petite joie, la frivolité, mais plutôt cette grande joie, celle qui réunira les qualités précédemment évoquées et qui ,d'après R.M.Rilke, serait "une frayeur dont nous ne redoutons rien".