Les peluches :
«Untitled» (Sleeping puppets)
Fischli et Weiss |
On voit dans une performance, deux personnes qui dorment en se cachant dans un ours et un rat en peluche. C'est par l'absurde et toujours avec beaucoup d'humour que Fischli et Weiss abordent les problèmes petits et grands de la vie, tout en ayant conscience de leur probable échec. Ils aiment utiliser les matériaux pauvres dans leurs créations. Deux justaucorps et un tas de chiffons sont assemblés dans un jeu absurde. . |
L’œuvre est drôle et rebelle en même temps. Deux animaux en peluche entrent dans un monde professionnel artistique, ils dorment simplement en ignorant ce qui les entoure. Au lieu d’être prudent dans un white cube, on est face à une attitude du joueur ignorant. A travers la rébellion du monde des enfants face au monde adulte, ils oeuvrent pour une expression libre face à un académisme. |
Je vois le désir du plaisir qui se libère sous la forme d'un rêve, d’une sublimation par l'art, et aussi par la forme du rire. On retrouve, par la performance de l’artiste, le rire enfantin perdu. |
D’une part, l’humour est une fonction mentale particulière qui nous permet d’apprécier les pensées, d’autre part, il est souvent associé à l’enfance, dit Freud. C’est intéressant de voir cette transformation de la pensée entre l’enfant et l’adulte.
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Freud «The Joke and Its Relation to the Unconscious» 1905, p207
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Les dessins sur la plage : «Azkelon» Sigalit Landau
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On se souvient de cette expérience de dessiner à la plage lors que l’on était enfant. C’était un jeu pur sans souci des problèmes du monde. L’artiste israélienne Sigalit Landau nous évoque une image telle de l’enfance avec un sentiment très diffèrent même inquiétant. |
L’Azkelon contient une région Gaza, composée par les demandeurs d’asile et une région Ashkelon, composée par les immigrés juifs qui viennent de pays arabes. Les conflits en concurrence entre les régions sont une réalité locale. Sur la page d’Azkelon, trois adultes commencent à tracer leur propre «territoire» avec des couteaux. La ligne tracée par une personne peut être effacée tout de suite par les deux autres. Il redessine une fois la ligne ancienne qui est effacée. Du coup, on voit sur la vidéo que tous les trois répètent le fait de dessiner leur propre ligne et d’effacer celle des autres. Il y a une tension violente qui apparait pendant ces actions rapides. La vidéo est en boucle, le jeu continu sans fin. Comme une répétition sans fin des conflits qui ne peuvent se résoudre.
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Cependant, le bruit des vagues, la couleur du sable et sa texture subtile avec les traces de couteaux sont filmés d’une manière très délicate. On oublie presque les conflits réels en regardant ces belles images. Elles évoquent un sentiment complexe. Un jeu d’enfant non signifiant devient un jeu politique. En même temps, il révèle des espoirs pour l’avenir. L’artiste écrit dans un catalogue de la Biennale de Venise «Mon travail est de construire le pont (le lien), dans le subconscient, je cherche des nouvelles ressources importantes pour mettre en relation le passé et le futur, l’Est et l’Ouest, l’individu et le collectif».
De cette façon, un fragment vide de sens (jeu d’enfant) est transformé en un rêve pour le futur. |