Il y a une chaise. Van Gogh la peint, dans un sens, il la modifie. Spoerri l'utilise dans un tableau-piège, dans un sens, il la modifie. Modifier ce que les autres ou soi-même ont fait est aussi créer. |
«éditions & multiples» les presses du réel. isbn 284066-054-7 p21 |
Ai Weiwei :
J’ai toujours pensé que les êtres humains ont déjà un système de valeurs et des
méthodes de production, l’habitus des gens et l’utilisation du langage quotidien sont des parties de ce système. La manière d’utiliser est le porteur de sens.
Aussi, je soupçonne son importance. Je pense que si l’on change cette façon habituelle…
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Nietzsche croit que la vie est une réinvention de soi-même, l’objectif sera le corps, la sensibilité. Il a plaidé pour une législation aléatoire et ludique afin que le corps ne tombe pas dans le piège de la métaphysique. La philosophie est aussi la physiologie.
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«Untitled» (Le terrain de football )
Priscilla Monge |
Les artistes plaisantent souvent avec les règles traditionnelles. Si l’on change le terrain de football vert plat en terrain accidenté, qu’est ce que devient le jeu de football ? Priscilla Monge a donc modifié la condition du jeu. Cela donne un effet drôle, d’un coup, on ne sait plus comment jouer au football. Concevons que l’invention du football se soit passée ainsi, alors les joueurs devraient sûrement avoir plus de capacité à surmonter les obstacles. Autrement dit, le potentiel du corps de l’athlète dépend des règles du jeu. Sachant qu’il n’y a pas de règle absolue. Cette règle habituelle du football n’est-elle pas une règle aléatoire ? Une telle transformation ludique est aussi une provocation et une subversion culturelle. |
Robin Rhode « J'utilise l'humour et le jeu pour déstabiliser, être inconvenant et pour exprimer mon désir d'analyser, de changer, d'inventer, de trouver des alternatives aux situations totalement dominées par le politique et les stratégies de marche ».
De ce point de vue, l’art est un jeu de fantaisie et de libération. |
«Action-jens hoffmann et joan jonas».thames & hudson,isbn 2-87811-250-4. diffusion seuilp104
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L’écrivain français
Georges Perec conteste les restrictions des formes littéraires et mathématiques.
Il a écrit un livre sans la lettre E en 1969 qui s’appelle «La disparation». En
1978, il a publié un roman ou devrait-on
dire des romans imbriqués dont le nom est
«La vie mode d’emploi» (Prix
Médicis). Ces jeux sont partout dans ses
œuvres. Ils sont comme la poursuite de l’identité et de l’anxiété de la
disparition.
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Des gens ont aussi libéré les jeux vidéo et les ont introduits dans un film. «Run Lola run» 1998 de Tom Tykwer par exemple. Dans les jeux vidéo, les joueurs peuvent choisir le sens du développement du jeu ; quand un jeu arrive à son terme, ils peuvent aussi décider des prochains scénarios du jeu. Avec cette logique de penser, le concept de temporalité linéaire est perturbé. On peut recommencer à tout moment, ou changer une autre scène, les résultats sont différents. Quand ces règles sont introduites dans le film, le joueur et le rôle se combinent, il y a une perspective à la fois panoramique et subjective. Le caractère absolu de l'espace et du temps peut être suspecté, la force accidentelle peut tout changer. Le film est plein d’hypothèses et de possibilités pouvant être répétées, ajustées et subversives. A travers un style narratif incluant le joueur et des complots absurdes, le film reflète des questions sur l’espace et le temps. L’initiative subjective de l’homme dans ces situations.
«The ball is round, the game lasts 90 minutes. That is fact. Everything else is pure theory» |
Pour les personnes habituées à la vie citadine, la machine distributrice n’est pas étrangère. Elle répond à tout moment à nos désirs. Nous pouvons acheter des cigarettes, des bonbons, des auto-photographies, du riz, des préservatifs, des fournitures de prière bouddhistes (Japon), des appâts (Espagne), des livres (Royaume-Uni), des ramens (USA), une variété de produits de consommation courante. Elle est pratique, facile à utiliser, ouverte 24 heures sur 24. Elle est un symbole spécial à l’époque de la consommation.
Dans l’œuvre «Angry machine», les produits commerciaux sont remplacés par des produits fragiles ; les plats en verre ou les bols en céramique etc. Mettez de l'argent dedans, les éléments sélectionnés vont tomber et se casser. Le désir de consommer devient le désir de détruire. Le sentiment ici est complexe. D’une part, l’argent s’échange contre rien, on est surpris, c’est anormal; d’autre part, le bruit des choses qui se cassent stimule l’auditif, l’émotion nerveuse se relaxe après la chute, la destruction, un peu comme ce que dit Rozin avec sa théorie Benign Masochism, génère aussi le plaisir. Le titre semble provoquer l’hégémonie de la société de consommation, et d’autre part l’œuvre montre que les émotions s’achètent aussi. Un tel ready-made ludique mobilise des sentiments mitigés. |
«Angry Machine»
Yarisal and kublitz |
«Loto» Claude Closky
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Le loto est un jeu quotidien basé sur la probabilité et la chance. Jouer au loto en faisant des rêves de richesse est une des choses les plus familières chez les êtres humains. Le jeu construit un pont entre le réel et un futur plus beau dans l’imagination. «Si je gagne, je …» On commence à rêver en dansant. Certains critiquent les gens qui attendent la chance sans faire des efforts eux-mêmes. Nos attitudes sont très variées par rapport au loto. Mais il n’est jamais associé avec l’art. Claude Closky a inventé une façon de le jouer. Il semble intéressé en particulier par les mathématiques, les probabilités. Ou peut-être qu’il voulait juste faire des dessins en jouant au loto ? Pour une fois, on ne sait si c’est une œuvre d’art ou un jeu quotidien. |